Acteur de l’ombre du Moyen-Orient, quel avenir pour le sultanat d’Oman ?

Mis en ligne le 09 Mai 2018

Cet article nous propose de lever le voile sur un acteur peu connu du Moyen-Orient et de s’interroger sur son avenir. Partant d’une mise en contexte historique, l’auteur dĂ©crypte le rĂŽle que tient le Sultanat dans la rĂ©gion. Il met Ă©galement en exergue les diffĂ©rents enjeux et dĂ©fis, domestiques comme externes, liĂ©s Ă  la succession de son actuel monarque.

 


Les opinions exprimĂ©es dans cet article n’engagent pas le CSFRS.

Les rĂ©fĂ©rences originales de ce texte sont : Kevin Merigot, « Acteur de l’ombre du Moyen-Orient, quel avenir pour le sultanat d’Oman », Anaj-IHEDN.

Ce texte, ainsi que d’autres publications peuvent ĂȘtre visionnĂ©s sur le site de l’Anaj-IHEDN:


Acteur de l’ombre du Moyen-Orient, quel avenir pour le sultanat d’Oman ?

La naissance du Sultanat d’Oman

     Riche d’une culture et d’une histoire millĂ©naires, Oman est aujourd’hui l’un des rares pays du Moyen-Orient oĂč rĂšgnent encore la paix et la stabilitĂ©. Le pays doit malgrĂ© tout faire face aux tensions extĂ©rieures gĂ©nĂ©rĂ©es par les conflits et les groupes islamistes qui embrasent la rĂ©gion. Convoitise des grandes puissances de la rĂ©gion, quelles sont les incertitudes qui planent quant Ă  l’avenir du pays ?

     L’histoire de ce qui deviendra l’actuel Oman remonte au plus lointain de l’histoire des civilisations. Des textes cunĂ©iformes sumĂ©riens rapportent qu’aux alentours de 2300 avant J-C dĂ©jĂ , des navires mĂ©sopotamiens ramenaient de leurs voyages toutes sortes de richesses (cuivre, bois, or ou encore argent) du pays de « Magan », que la plupart des archĂ©ologues identifient comme l’actuel Oman[1].

Grande productrice d’encens, la rĂ©gion entretiendra, des siĂšcles durant, une importante activitĂ© commerciale avec la MĂ©sopotamie, l’Egypte, l’Inde ou encore avec la Perse, dont elle constituera l’une des rĂ©gions[2].

La pointe nord de la pĂ©ninsule arabique est islamisĂ©e du vivant du prophĂšte Mahomet au VIIĂšme siĂšcle. Lors du schisme entre Sunnites et Chiites, la rĂ©gion emprunte la voie d’une troisiĂšme branche de l’Islam, le Kharidjisme (branche particuliĂšrement minoritaire, sauf dans la rĂ©gion), qui en fait la principale rĂ©gion d’obĂ©dience Ibadite.

     AprĂšs une longue pĂ©riode de domination Ă©trangĂšre, la dynastie omanaise des NabhĂąnides reprend le contrĂŽle du pays et le conserve de 1154 jusqu’à l’arrivĂ©e des marins portugais en 1570. Les portugais s’emparent des principaux ports en 1507 et de Mascate (1515) puis occupent le pays jusqu’en 1650, dĂ©fendant leurs positions des attaques et des siĂšges ottomans, jusqu’à ce que la dynastie Yaroubide les chassent. Oman s’empare alors des principaux ports swahilis de la cĂŽte est-africaine (Mombasa, Kilwa, Zanzibar et Pemba), prenant ainsi le contrĂŽle de points stratĂ©giques du trĂšs lucratif commerce d’esclaves[3].

En 1779, le Sultan Ahmed bin SaĂŻd, fondateur de l’actuelle lignĂ©e de sultans, Ă©tablit sa capitale Ă  Mascate, aprĂšs avoir chassĂ© les Iraniens qui occupent le pays et Ă©tend son influence dans tout l’ocĂ©an Indien occidental, jusqu’à l’üle de Madagascar[4]. Avant d’ĂȘtre placĂ© sous protectorat britannique entre 1891 et 1971, Oman est devenu un vĂ©ritable empire colonial s’étendant du Baloutchistan jusqu’à Zanzibar, au large des cĂŽtes de la Tanzanie[5].

     Les contacts avec les britanniques remontent au XVIIÚme siÚcle, lorsque la Compagnie anglaise des Indes orientales (CAIO), qui commerçait avec Mascate, cherche à acquérir un comptoir afin de sécuriser la route des Indes.

Alors que les deux empires s’entendent autour de la lutte contre la piraterie Qasimi, l’Angleterre, qui abolit l’esclavage au dĂ©but du XIXĂšme siĂšcle provoque l’éclatement de l’empire omanais en sĂ©parant Zanzibar d’Oman en 1861.

Les Britanniques, pour qui Mascate est une position stratĂ©gique dans la rĂ©gion, vont protĂ©ger les Sultans omanais face aux tribus de l’arriĂšre-pays. En effet, le pays est toujours divisĂ© entre deux espaces : la cĂŽte, nommĂ©e Mascate et l’intĂ©rieur des terres nommĂ© Oman, peuplĂ© de tribus nomades. En 1872, L’emprise de l’Angleterre sur Oman, qui a accĂ©dĂ© Ă  l’IndĂ©pendance en chassant les Portugais en 1650, est telle qu’il devient de facto un protectorat britannique.

     Avec la sĂ©paration de Zanzibar, qui servait essentiellement pour le trafic d’esclaves africains, le port de Mascate se retrouve privĂ© de l’une de ses principales ressources. En parallĂšle, les affrontements avec l’arriĂšre-pays vont contribuer Ă  rĂ©duire son influence. Mascate devient alors un port mineur.

AprĂšs la PremiĂšre guerre mondiale, les prospections pĂ©troliĂšres dans la rĂ©gion vont relancer l’intĂ©rĂȘt pour le pays. Les Britanniques qui souhaitent Ă©galement s’en servir comme relais pour les routes militaires aĂ©riennes de la rĂ©gion vont en modifier toute la structure administrative, aprĂšs avoir rachetĂ© la dette de la famille royale.

L’Angleterre va continuer Ă  jouer un rĂŽle dans la construction du pays, notamment en rĂ©duisant, avec l’aide des Iraniens, une violente insurrection communiste qui frappe le pays entre 1965 et 1976, lors de ce qui sera appelĂ© « guerre du Dhofar » (rĂ©gion Sud d’Oman, Ă  la frontiĂšre avec le YĂ©men[6] ).

     L’actuel Sultan, le Sultan Qaboos bin SaĂŻd, nĂ© en 1940 Ă  Salalah, dans le sud du pays, prend le pouvoir en 1970[7] en renversant son pĂšre, SaĂŻd bin Taimur, qui dirigeait le pays de façon « rigide et traditionaliste »[8]. Il renomme le pays « Sultanat d’Oman », entreprend la modernisation des infrastructures et dĂ©veloppe de nombreux secteurs comme la santĂ© ou encore l’éducation[9] en s’appuyant sur la manne financiĂšre croissante qu’apporte l’exploitation des gisements d’hydrocarbures.

Le processus de dĂ©veloppement du pays, saluĂ© par le Programme des Nations unies pour le dĂ©veloppement (PNUD), a permis Ă  Oman d’ĂȘtre le pays dont l’Indice de dĂ©veloppement humain (IDH) a le plus progressĂ© entre 1970 et 2010.

Le consensus crĂ©Ă© par le Sultan Qaboos autour de lui depuis le dĂ©but de son rĂšgne a permis de prĂ©server la stabilitĂ© politique du pays : il a rapprochĂ© les bĂ©douins de l’intĂ©rieur et les hommes de la cĂŽte en offrant Ă  tous des perspectives de dĂ©veloppement. Le Sultan Qaboos est parvenu Ă  crĂ©er une unitĂ© nationale, une identitĂ© omanaise, tout en prĂ©servant l’existence et le rĂŽle des tribus.

 

Le Sultan Qaboos, un acteur de l’ombre dans une rĂ©gion crisogĂšne


     Le Sultan s’est appliquĂ© Ă  construire avec soin l’image de son pays aux yeux du monde. Il a su concentrer les principaux pouvoirs tout en unifiant les tribus entre elles. Il a ainsi obtenu une lĂ©gitimitĂ© sur la scĂšne de la politique internationale. Bien que le Sultan Qaboos ait jouĂ© un rĂŽle trĂšs actif dans la rĂ©gion, le Sultanat demeure aujourd’hui peu connu.

Conscient de la vulnĂ©rabilitĂ© gĂ©opolitique de son pays, le Sultan a Ă©galement ƓuvrĂ© pour la stabilitĂ© de la rĂ©gion : en tentant des mĂ©diations entre l’Irak et l’Iran en guerre dans les annĂ©es 1980, en encourageant des discussions entre l’Inde et le Pakistan sur la question du Cachemire, en jouant un rĂŽle dans l’unification des deux YĂ©men en 1991 (pour ne pas risquer une dĂ©stabilisation du sud d’Oman oĂč s’était dĂ©roulĂ© l’insurrection communiste quelques annĂ©es plus tĂŽt), en Ă©tant le seul pays du Golfe signataire des accords de Camp David ou encore en servant de facilitateur diplomatique entre les Etats-Unis et l’Iran autour du dossier du nuclĂ©aire.

     Disposant de ressources en hydrocarbures bien plus modestes que ses voisins, Oman n’a pas intĂ©grĂ© l’Organisation des pays exportateurs de pĂ©trole (OPEP) mais possĂšde malgrĂ© tout un certain nombre de leviers dans la rĂ©gion, notamment par sa position gĂ©ographique, en revanche, il ne dispose ni des capacitĂ©s militaires ni des capacitĂ©s financiĂšres pour ĂȘtre une puissance majeure de cette partie du monde. Il n’a pas les capacitĂ©s de contraindre politiquement l’Iran, l’Arabie saoudite, ni mĂȘme les Emirats arabes unis (EAU), malgrĂ© cela le Sultan dispose d’une vĂ©ritable force : la diplomatie.

     Bien que membre du Conseil de coopĂ©ration du Golfe (CCG), le Sultanat ne participe pas Ă  la coalition menĂ©e par l’Arabie saoudite, qui intervient militairement au YĂ©men depuis mars 2015 pour lutter contre la rĂ©bellion houtiste. Le Sultan cherche Ă  maintenir des liens avec tous les acteurs de la rĂ©gion, tout en gardant un maximum de libertĂ© d’action. Le Sultan a jusqu’à aujourd’hui rĂ©ussi Ă  maintenir le pays dans le calme et la paix au milieu d’une rĂ©gion en proie Ă  de violents conflits : Irak, Syrie, IsraĂ«l, Palestine, YĂ©men. Acteur de l’ombre, il a notamment jouĂ© un rĂŽle clĂ© dans la libĂ©ration de l’employĂ©e franco-tunisienne de la CroixRouge enlevĂ©e au YĂ©men en dĂ©cembre 2015. Le Sultan Qaboos a jouĂ© Ă©galement un rĂŽle direct ou indirect dans les discussions dans le cadre du conflit en Syrie mais aussi entre les belligĂ©rants au YĂ©men.

Ancien protectorat britannique, le Sultanat d’Oman entretient encore des liens forts avec le Royaume-Unis, oĂč le Sultan a fait ses Ă©tudes jusqu’en 1962. En 2011, lors du « printemps omanais », David Cameron l’a rencontrĂ© et l’aurait incitĂ© Ă  nommer son successeur. Le pays entretient Ă©galement des liens particuliers avec les Etats-Unis, conscient que dans la rĂ©gion il est impossible de se passer d’un tel alliĂ©, avec qui il coopĂšre notamment dans la lutte contre le terrorisme.

 

Une gouvernance construite autour du Sultan Qaboos

     Le Sultan est perçu dans son pays et Ă  l’étranger comme un monarque sage et Ă©clairĂ© qui initie des changements progressifs dans son modĂšle de gouvernement, oĂč les partis politiques demeurent interdits.

En 1981, le Sultan crĂ©e un conseil politique du gouvernement composĂ© de membres de gouvernement et de citoyens ordinaires, qu’il nomme, afin de discuter des grands enjeux politiques et sociaux dans le pays. Ce conseil est remplacĂ©, en 1991, par la Chambre de consultation (« Majlis al-ShĂ»ra »), Ă©lue par le peuple, chargĂ©e d’examiner les projets ministĂ©riels. Avec la Loi Fondamentale, adoptĂ©e en 1996, le Sultan ouvre l’élection de ses membres au suffrage universel direct.

     Le systĂšme politique demeure malgrĂ© tout centrĂ© autour du Sultan qui conserve les prĂ©rogatives pour prendre les dĂ©cisions sur les enjeux stratĂ©giques du pays. Il cumule le statut de Chef de l’Etat, de Premier ministre, ministre de la DĂ©fense et des armĂ©es, ministre des Affaires Ă©trangĂšres, ministre de l’économie et des finances ou encore de directeur de la Banque Centrale.

La lĂ©gitimitĂ© du pouvoir du Sultan repose Ă©galement sur un rĂ©seau d’allĂ©geances tribales, entretenant la dimension clientĂ©liste du rĂ©gime. En effet, dans un pays essentiellement composĂ© de tribus, l’unification du territoire ne pouvait se faire autrement que par la mise en place d’un systĂšme fortement dĂ©centralisĂ© oĂč l’autoritĂ© reconnue par la population Ă©tait celle du cheikh local.

En crĂ©ant une structure pyramidale oĂč chaque citoyen dĂ©pend d’un cheikh, qui est son interlocuteur principal et par qui doivent passer les requĂȘtes adressĂ©es au pouvoir central, le Sultan a inclus les tribus dans la construction et la vie de l’Etat, tout en limitant leur pouvoir de nuisance.

     Pour parer au sentiment de distance entre le pouvoir central et le peuple, le Sultan effectue chaque annĂ©e une tournĂ©e de plusieurs semaines dans le pays, avec ses ministres, durant laquelle tout citoyen peut s’adresser directement Ă  lui pour formuler une requĂȘte. Cette tournĂ©e, qui sert essentiellement Ă  rĂ©pondre aux requĂȘtes matĂ©rielles des omanais (accĂšs Ă  l’eau, Ă  l’électricitĂ©, aux transports) permet de leur faire sentir que le pouvoir est concernĂ© par leurs intĂ©rĂȘts et permet ainsi au Sultan de susciter leur adhĂ©sion et gagner leur confiance. Il Ă©vite ainsi des revendications de dĂ©mocratie.

Avec cette organisation de la vie de l’Etat et afin de consolider sa lĂ©gitimitĂ© et ses soutiens, le Sultan Qaboos a donc Ă©tĂ© contraint de garantir aux familles les plus influentes et au peuple omanais certains avantages sociaux. Ainsi, plusieurs familles importantes du pays dĂ©tiennent la moitiĂ© des entreprises qui se sont dĂ©veloppĂ©es depuis la prise du pouvoir du Sultan et le dĂ©veloppement du pays dans les annĂ©es 1970, notamment les Zubayr, Bahwan ou encore les Khimji dont les entreprises portent le nom.

Les sociĂ©tĂ©s Ă©trangĂšres doivent passer par ces entreprises, qui servent d’intermĂ©diaires commerciaux, pour exporter vers Oman ou mettre en place des joint-ventures. Les grandes familles omanaises ont ainsi confortĂ© leur influence en concentrant une grande partie de la richesse issue des investissements dans le privĂ© et en contrĂŽlant une part importante des activitĂ©s Ă©conomiques du pays.

En plus de financer les infrastructures et le dĂ©veloppement de certains secteurs Ă©conomiques, le Sultan a utilisĂ© les revenus gĂ©nĂ©rĂ©s par les hydrocarbures pour crĂ©er de nombreux emplois dans le secteur public, notamment dans l’armĂ©e. Le fonctionnariat donne accĂšs Ă  un trĂšs bon salaire et un taux plein de retraite aprĂšs seulement 15 ans d’activitĂ©.

     Le Sultanat a rattrapĂ© son retard dans l’accĂšs Ă  l’éducation, dĂ©veloppant considĂ©rablement ses services et en assurant un accĂšs gratuit Ă  l’éducation primaire et secondaire. Le pays affiche aujourd’hui un taux de scolarisation Ă©gal, voire supĂ©rieur, Ă  celui des autres pays du Golfe (98,1% en 2011 contre 85,4% en 1990[10]).

L’accĂšs Ă  la santĂ© a lui aussi Ă©tĂ© amĂ©liorĂ©, passant d’un systĂšme trĂšs prĂ©caire Ă  un systĂšme de soin performant qui a permis de trĂšs bons rĂ©sultats en matiĂšre d’espĂ©rance de vie[11] (77,09 ans en 2014 contre 50,26 ans en 1970)[12].

L’amĂ©lioration des conditions de vie dans le Sultanat a conduit Ă  un accroissement des naissances entre 1970 et le dĂ©but des annĂ©es 1990[13]. En parallĂšle, le dynamisme Ă©conomique d’Oman a accru son attrait et de nombreux travailleurs Ă©trangers, notamment en provenance du sous-continent Indien et d’Asie du Sud-est, sont venus gonfler les rangs de la population du pays. Ces phĂ©nomĂšnes combinĂ©s ont gĂ©nĂ©rĂ© un vĂ©ritable boom dĂ©mographique, la population passant d’environ 720 000 habitants en 1970, Ă  un peu plus de 2,2 millions en 2000 avant d’exploser en 2010 pour atteindre prĂšs de 4,5 millions d’habitants en 2014[14]. La rĂ©partition Omanais/immigrĂ©s Ă  Oman est Ă  peu prĂšs Ă©quilibrĂ©e, Ă  la diffĂ©rence de ses voisins comme les Emirats arabes unis ou encore le Qatar. Le nombre de travailleurs immigrĂ©s Ă  Oman avoisine les 40%.

     Avec une population trĂšs jeune, dont prĂšs de 50% est ĂągĂ©e de moins de 25 ans[15], Oman doit faire face au dĂ©fi de l’emploi. Les plus jeunes semblent bouder les mĂ©tiers de l’artisanat traditionnel tel que la fabrication des boutres, de poignard (« Khanjar »), le travail du cuir, du textile ou encore de la poterie[16]. Les jeunes diplĂŽmĂ©s des universitĂ©s publiques ou privĂ©es du pays aspirent Ă  des salaires plus Ă©levĂ©s que ceux proposĂ©s par les entreprises concurrencĂ©es sur le marchĂ© du travail par les immigrĂ©s qui acceptent des salaires bien plus faibles.

     Le gouvernement a mis en place des mesures pour faciliter l’embauche des Omanais[17] mais les entreprises sont assez rĂ©ticentes car elles s’inquiĂštent de voir leurs budgets salariaux exploser.

Cette jeune gĂ©nĂ©ration omanaise qui n’a jamais connu le sous-dĂ©veloppement et les fractures tribales du pays de l’« avant pĂ©trole » se sent lĂ©sĂ©e par rapport aux pays voisins mais Ă©galement par rapport Ă  la gĂ©nĂ©ration prĂ©cĂ©dente.

L’économie omanaise dĂ©pend fortement de l’exportation d’hydrocarbures, qui reprĂ©sente encore prĂšs de 80% du PIB. Le budget de l’Etat, construit sur une estimation du prix moyen du baril de pĂ©trole, est particuliĂšrement exposĂ© aux fluctuations du marchĂ©. Dans un contexte international compliquĂ©, les prix trĂšs bas du marchĂ© depuis 2014 ont fortement impactĂ© ses capacitĂ©s financiĂšres.

     ConfrontĂ© aux demandes croissantes de la jeune gĂ©nĂ©ration, toujours plus nombreuse, envieuse de ce qu’elle peut observer chez ses voisins ou, par internet, en Europe ou en AmĂ©rique du nord, le modĂšle de gouvernement semble arriver Ă  bout de souffle, incapable de maintenir de bonnes conditions sociales et de proposer des emplois.

Le Sultan Qaboos semble avoir toujours su anticiper les demandes des Omanais : tentant d’amĂ©liorer l’accĂšs Ă  l’emploi des jeunes, augmentant le niveau des salaires et offrant, en dernier recours, un peu d’impression de dĂ©mocratie pour satisfaire son peuple. Mais en 2011, pour la premiĂšre fois, la jeunesse omanaise va remettre en cause le rĂ©gime du Sultan, se plaignant du manque de perspectives offertes dans un pays pourtant en plein dĂ©veloppement.

     InspirĂ©e par la jeunesse arabe des pays du Maghreb et d’Egypte, les Omanais descendent eux aussi dans la rue. Rassemblements protestataires et contre-rassemblements pro-Sultan vont se produire, dans le prolongement des « printemps arabes », constituant une sorte de « printemps omanais ».

Dans la rue, les jeunes dĂ©noncent la corruption de l’administration et le chĂŽmage. Alors qu’en Tunisie ou en Egypte, les mouvements appelaient Ă  la chute du rĂ©gime, Ă  Oman les manifestants n’ont pas rĂ©clamĂ© la destitution du Sultan mais une rĂ©forme du rĂ©gime. Avant de se rĂ©pandre relativement pacifiquement et avec une ampleur modĂ©rĂ©e dans les grandes villes du pays, c’est dans la ville portuaire de Sohar qu’a commencĂ© le mouvement. Des manifestants ont occupĂ© l’une des places de la ville pour rĂ©clamer des emplois, un remaniement et dĂ©noncer la corruption qui entache l’administration[18].

C’est Ă©galement Ă  Sohar que vont se dĂ©rouler de tragiques Ă©chauffourĂ©es : alors que des manifestants prennent d’assaut le poste de police pour libĂ©rer des personnes arrĂȘtĂ©es la veille, des affrontements Ă©clatent. La police tire d’abord des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogĂšnes pour tenter de repousser les manifestants. Mais alors que le poste de police et des voitures sont incendiĂ©s, la police, incapable de maĂźtriser la foule de plus en plus agitĂ©e, ouvre le feu Ă  balles rĂ©elles, conduisant Ă  la mort d’au moins deux manifestants (Cinq selon les protestataires)[19].

Suite Ă  cet incident tragique, pour ramener le calme, le Sultan promet une sĂ©rie de rĂ©formes sociales et la crĂ©ation de nouveaux emplois (environ 50 000 postes dans le secteur public). Ces mesures n’ont eu malgrĂ© tout qu’un effet limitĂ©. La jeunesse est consciente que cela ne reprĂ©sente pas une solution Ă  long terme et qu’elles ont pour objectif d’acheter le silence de la population.

La contestation n’a pas cessĂ© et s’est entre autres poursuivie sur les rĂ©seaux sociaux. Le printemps et l’étĂ© 2012 ont Ă©tĂ© marquĂ©s par une reprise des grĂšves Ă  travers le pays, notamment dans le secteur pĂ©trolier.

     La lĂ©gislation pĂ©nale assez vague confĂšre au cabinet du Sultan des pouvoirs punitifs arbitraires[20], de nombreux militants des droits de l’homme, des ouvriers, des avocats ou encore des bloggeurs ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s pour « cybercriminalitĂ© », « attroupement illĂ©gal » et « crime de lĂšse-majestĂ© ». De nombreuses amendes et des peines de prisons importantes, parfois jusqu’à 5 ans, ont ainsi Ă©tĂ© prononcĂ©es, en particulier Ă  l’encontre de personnes utilisant Facebook ou Twitter.

En rĂ©ponse aux contestations, les dispositions juridiques criminalisant l’expression d’opinions critiques ont Ă©tĂ© renforcĂ©es : des peines de prison sont prĂ©vues par le Code pĂ©nal pour « la publication de fausses informations, de communiquĂ©s ou de rumeurs de nature Ă  saper le prestige de l’Etat ». Les rassemblements de plus de 9 personnes sur la voie publique non autorisĂ©s par les autoritĂ©s sont passibles de peines de prison pouvant aller jusqu’à un an.

L’Organisation des Nations Unies (ONU) et Amnesty International (AI) ont Ă  plusieurs reprises dĂ©noncĂ© des intimidations, des arrestations arbitraires voire des atteintes pouvant s’apparenter Ă  des actes de tortures Ă  l’encontre de militants pour les droits de l’homme ou ayant appelĂ© Ă  des rĂ©formes.

En mars 2013, le Sultan Qaboos dĂ©cide d’accorder son pardon Ă  toutes les personnes reconnues coupables de « crimes informatiques » et de participation Ă  des manifestations non autorisĂ©es. Les personnes emprisonnĂ©es sont alors relĂąchĂ©es.

Ces Ă©vĂ©nements ont Ă©tĂ© moins dramatiques que ce que l’on a pu observer au BahreĂŻn mais ils ternissent le tableau paisible et pacifique que l’on attribue au pays. Le gouvernement, qui n’a pas su anticiper ce mouvement, a Ă©tĂ© pris de court et, peut-ĂȘtre inquiet du dĂ©roulĂ© des Ă©vĂ©nements dans les autres pays, a rĂ©agi avec rigiditĂ© et fermetĂ©. Ils illustrent Ă©galement l’incapacitĂ© du rĂ©gime Ă  accepter la lĂ©gitimitĂ© de l’expression d’opinions alternatives, sans que celles-ci soient d’emblĂ©e considĂ©rĂ©es comme une atteinte Ă  l’ordre public.

Les mesures dĂ©mocratiques et socio-Ă©conomiques superficielles ne fonctionnent plus et n’arriveront plus Ă  convaincre la jeunesse omanaise, plus Ă©duquĂ©e que les gĂ©nĂ©rations prĂ©cĂ©dentes, connectĂ©e au monde par internet et les rĂ©seaux sociaux et qui, n’ayant pas connu l’« avant Qaboos », remet en question la gouvernance autoritaire du Sultan.

 

La question de la succession

En 2015, pour la premiĂšre fois depuis sa prise de pouvoir (en 1970), le Sultan Qaboos n’était pas prĂ©sent sur le territoire omanais pour la fĂȘte nationale du 18 novembre[21]. Le Sultan avait annoncĂ© quelques jours plus tĂŽt, par une intervention tĂ©lĂ©visĂ©e, qu’il ne serait pas prĂ©sent car il effectuait des examens mĂ©dicaux en Allemagne, depuis juillet dĂ©jĂ . Cette nouvelle n’a pas contribuĂ© Ă  rassurer les Omanais et a, au contraire, confirmĂ© les rumeurs concernant son Ă©tat de santĂ©[22]. Le Sultan serait atteint d’un cancer. Son sĂ©jour mĂ©dical en Allemagne a remis la question de sa succession sur le devant de la scĂšne.

Sans enfants et sans frĂšre, le Sultan Qaboos a choisi de s’en tenir Ă  la coutume ancestrale : dans les trois jours suivant sa mort, la famille, qui rĂšgne Ă  Mascate depuis 1750, doit dĂ©signer un successeur. S’ils ne parviennent pas Ă  un accord dans le temps imparti, le Conseil de dĂ©fense assistĂ© des prĂ©sidents du Conseil consultatif (Ă©lu tous les 4 ans au suffrage universel depuis 2003), du Conseil d’Etat (nommĂ© par le Sultan) et 3 membres de la Cour suprĂȘme auront Ă  charge d’entĂ©riner le choix du Sultan exprimĂ© dans une lettre.

Selon les articles 5 et 6 de la Loi fondamentale de l’Etat, promulguĂ©e par dĂ©cret en 1996 et rĂ©visĂ©e en 2011, seuls les descendants, masculins, du Sultan Turki bin SaĂŻd (qui a rĂ©gnĂ© de 1871 Ă  1888) musulmans et enfants lĂ©gitimes de deux parents omanais musulmans, peuvent prĂ©tendre au trĂŽne[23].

Les candidats les plus probables sont les 3 neveux du cĂŽtĂ© de l’oncle paternel Tariq bin Taimur. Assad, Haitham et Shihab qui n’ont pas, ou trĂšs peu, d’expĂ©rience politique mais qui demeurent des figures importantes dans le pays.

S’il avait nommĂ© son successeur, le Sultan aurait pu ĂȘtre marginalisĂ©, politiquement, au profit du prince hĂ©ritier. En n’affichant aucune prĂ©fĂ©rence pour l’un de ses 3 neveux qui devrait prendre sa place et en conservant ainsi toute l’incertitude quant Ă  sa succession, le Sultan garde ainsi la main sur tous les leviers du pouvoir.

 

Les favoris Ă  la succession

     Assad bin Tariq, nĂ© en 1954, est un ancien gĂ©nĂ©ral de brigade, diplĂŽmĂ© de l’AcadĂ©mie royale militaire britannique de Sandhurst (comme l’actuel Sultan). AprĂšs avoir briĂšvement dirigĂ© les Forces blindĂ©s du Sultan, il est nommĂ© secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Haut ComitĂ© pour les confĂ©rences internationales en 1993. Il prĂ©side le conseil d’administration de la deuxiĂšme universitĂ© privĂ©e du pays (l’universitĂ© privĂ©e de Nizwa). Il dirige Ă©galement plusieurs sociĂ©tĂ©s d’investissement et prĂ©side la deuxiĂšme banque islamique d’Oman (Alizz bank). SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral adjoint aux relations internationales du Conseil national de la Recherche, il est le reprĂ©sentant personnel du Sultan depuis 2002.

Le 2 mars 2017, Qaboos a nommĂ© Assad bin Tariq par dĂ©cret royal, vice-premier ministre pour les relations et les affaires de coopĂ©ration internationale[24]. Cette nomination a relancĂ© de nombreuses spĂ©culations, d’autant plus que le poste Ă©tait vacant depuis 2010 aprĂšs le dĂ©cĂšs de son dernier occupant : Sayyid Thuwaini bin Shihab al-Said, l’oncle de Qaboos.

     Haitham bin Tariq, son demi-frĂšre, nĂ© lui aussi en 1954, a longtemps servi au ministĂšre des affaires Ă©trangĂšres avant de devenir ministre du patrimoine national et de la culture en 2002. Il joue un rĂŽle clĂ© d’agent exclusif auprĂšs de plusieurs multinationales Ă©trangĂšres et a jouĂ© un rĂŽle central dans la rĂ©alisation de plusieurs grands projets, notamment dans le domaine de l’énergie et du tourisme. Depuis dĂ©cembre 2013, il prĂ©side le ComitĂ© suprĂȘme en charge de dĂ©velopper la nouvelle stratĂ©gie nationale du pays : « Vision Oman 2040 ».

Son profil est cependant entaché de sérieux problÚmes de gestion et de différents juridiques entre promoteurs du projet « Blue City », qui ont forcés le fond souverain Oman Investment Fund à racheter une part importante des obligations du projet entre 2011 et 2012[25].

     Shihab bin Tariq, nĂ© en 1955, est un ancien contre-amiral, ayant assurĂ© le commandement de la Marine royale de 1990 Ă  2004, avant de devenir conseiller du Sultan. PropriĂ©taire et dirigeant de la holding Seven Seas, il prĂ©side Ă©galement le Conseil national de la Recherche. En 2003, l’une de ses entreprises, Amnas, s’est vu octroyer, par dĂ©cret du Sultan, les droits exclusifs pour l’aide Ă  la navigation dans les eaux territoriales omanaises.

Deux des neveux du Sultan affichent une légitimité militaire :

  • Assad, qui a suivi les mĂȘmes Ă©tudes que le Sultan Qaboos. Celui-ci dispose Ă©galement d’un autre atout important : un fils (Taimur, nĂ© en 1980) qui pourrait ĂȘtre le prĂ©tendant au trĂŽne le plus sĂ©rieux de la gĂ©nĂ©ration suivante ;
  • Shihab affiche lui un profil intĂ©ressant, son ancienne fonction dans la Marine lui confĂšre une expĂ©rience pour assurer la sĂ©curitĂ© du DĂ©troit d’Ormuz, enjeu majeur pour la rĂ©gion ou passe 30% de la production mondiale de pĂ©trole.
  • Haitham, qui n’affiche pas de profil militaire, incarne l’avenir Ă  travers le projet « Vision Oman 2040 » ce qui reprĂ©sente une carte non-nĂ©gligeable dans un contexte oĂč la jeunesse dĂ©nonce le fort taux de chĂŽmage et la corruption.

Le rĂŽle central que pourraient jouer des personnes extĂ©rieures Ă  la famille royale dans ce processus successoral unique dans la rĂ©gion suscite de nombreuses interrogations. Notamment quant Ă  l’acceptation de la famille de pouvoir ĂȘtre dĂ©possĂ©dĂ©e de la dĂ©cision suprĂȘme par des personnes nommĂ©es par le Sultan Qaboos si elle n’arrivait pas Ă  dĂ©signer un successeur dans le temps imparti par la coutume. Des messages contradictoires concernant les volontĂ©s du Sultan pourraient Ă©galement apparaĂźtre et gĂ©nĂ©rer une certaine confusion susceptible d’ĂȘtre exploitĂ©e par des clans opposĂ©s au sein de la famille.

 

Les défis qui attendent le futur Sultan

L’image et lĂ©gitimitĂ©

     Peut-ĂȘtre par superstition, l’homme qui a renversĂ© son pĂšre pour le bien du pays et de son peuple, s’est toujours efforcĂ© de concentrer le pouvoir autour de sa personne. Semblant se mĂ©fier de la famille royale, le Sultan Qaboos a rĂ©ussi Ă  maintenir la paix et la stabilitĂ© du pays en s’entourant de personnes extĂ©rieures Ă  sa famille, qui lui sont dĂ©vouĂ©es.

Le Sultan a forgĂ© l’identitĂ© nationale autour de sa propre personne afin d’unifier le peuple omanais. Quel que soit son successeur, il sera difficile Ă  celui-ci de prĂ©tendre Ă  la mĂȘme adhĂ©sion et au mĂȘme respect.

Alors que le pays se retrouve au milieu de nombreuses tensions hors de ses frontiĂšres, il subit Ă©galement des pressions internes de revendications pour plus de libertĂ© et de dĂ©mocratie. C’est dans ce contexte que le successeur de Qaboos devra se forger une image politique suffisamment forte pour maintenir l’unitĂ© et crĂ©er l’adhĂ©sion du peuple omanais, tout en trouvant une alternative Ă  l’autoritarisme et au clientĂ©lisme de l’actuel modĂšle de gouvernance rejetĂ© par la jeunesse qui s’est rĂ©voltĂ©e en 2011.

Les multiples défis économiques

     La disparitĂ© du dĂ©veloppement des rĂ©gions, leur isolement et la question de l’emploi constituent d’autres grands dĂ©fis socioĂ©conomiques auxquels le prochain Sultan devra apporter une rĂ©ponse.

La population est principalement concentrĂ©e dans la capitale, Mascate, qui regroupe prĂšs d’1,2 millions d’habitants, soit presque 30% de la population du pays, tandis que Salalah, 2Ăšme ville du pays ne recueille qu’à peine 200 000 habitants. MalgrĂ© le dĂ©veloppement de nombreuses infrastructures et de nombreuses routes, les disparitĂ©s rĂ©gionales persistent et certaines rĂ©gions du pays demeurent isolĂ©es.

Le dĂ©senclavement des rĂ©gions du Sud et de l’arriĂšre-pays est primordial pour conserver l’unitĂ© omanaise. Avec le dĂ©veloppement des rĂ©gions et en s’appuyant notamment sur son potentiel portuaire grĂące Ă  sa position privilĂ©giĂ©e dans la rĂ©gion, le gouvernement souhaite rĂ©soudre la problĂ©matique de l’« aprĂšs pĂ©trole ». Les rĂ©gions du Dhofar et Al Wusta (centre du pays) avec leurs ports de Salalah et de Duqm, qui ambitionnent de concurrencer le hub portuaire de Jebel Ali, sont au cƓur de la stratĂ©gie de dĂ©veloppement du pays.

     Le gouvernement souhaite Ă©galement s’appuyer sur le fort potentiel de l’industrie du tourisme pour rĂ©duire la dĂ©pendance du budget de l’Etat aux fluctuations des cours du pĂ©trole et rĂ©soudre une partie de la problĂ©matique de l’emploi, la premiĂšre urgence Ă  court terme. Cependant, des doutes peuvent ĂȘtre Ă©mis quant Ă  la pertinence de la carte du dĂ©veloppement touristique pour lutter contre le chĂŽmage Ă  court ou moyen terme. En effet, d’une façon gĂ©nĂ©rale, la plupart des omanais refusent d’exercer un certain nombre de tĂąches peu gratifiantes Ă  leurs yeux, en particulier dans le tourisme.

Le gouvernement a fait le choix d’une ouverture progressive au secteur privĂ© en vendant des parts d’entreprises publiques. Cette ouverture qui parait incontournable peut constituer un vecteur de dĂ©veloppement pour le pays. En effet la structure d’« Etat providence » a masquĂ© le manque de productivitĂ© et le retard concurrentiel des entreprises nationales, sous perfusion de fonds publics, entraĂźnant des difficultĂ©s pour les entreprises privĂ©es Ă  s’implanter dans le pays. NĂ©anmoins, cette ouverture prĂ©sente un risque pour l’emploi des jeunes ce qui pourrait exacerber les tensions sociales qui ne se sont pas totalement Ă©teintes depuis 2013.

     L’autre dĂ©fi Ă  relever est celui qu’impose au pays le contexte rĂ©gional extĂ©rieur, Ă  savoir : les rivalitĂ©s entre l’Iran et l’Arabie saoudite, les rivalitĂ©s au sein du CCG entre le Qatar, les EAU et l’Arabie saoudite ou encore la menace de l’islamisme et du terrorisme international.

     Les trois favoris Ă  la succession du Sultan Qaboos semblent prĂ©senter les qualitĂ©s et les compĂ©tences pour relever ces dĂ©fis. La question qui demeure et qui pourrait ĂȘtre l’élĂ©ment clĂ© qui dĂ©finira l’avenir d’Oman est la capacitĂ© qu’aura le prochain Sultan Ă  relever les dĂ©fis intĂ©rieurs et extĂ©rieurs du pays, simultanĂ©ment. La nomination d’Assad bin Tariq au poste de vice-premier ministre pour les relations et les affaires de coopĂ©ration internationale pourrait ĂȘtre vue comme un premier pas vers la succession, Qaboos lui permettant ainsi de se confronter Ă  ces futurs dĂ©fis.

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