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Rapport POSEMAC : La politique de sécurité maritime de la Chine à l’horizon 2025 : implications pour la France

Publié le 11-06-2018

La Chine est sur le chemin de l’Europe – par voie maritime. Pékin est parvenu à raviver la flamme romantique des routes de la soie dans un des plus grands programmes d’investissement international du monde contemporain. Les constructions et l’investissement dans de nouveaux ports et terminaux containers servent la vision articulée au 19e Congrès du Parti, centrée sur la quête de puissance et d’influence internationale. Les auteurs de ce nouveau rapport soulignent aussi combien l’investissement considérable de la Chine dans son « économie bleue » appuient aussi les priorités de politique intérieure de Xi Jinping, et vont permettre d’accroître le poids international du pays.

Selon l’étude de Mathieu Duchâtel et Alexandre Sheldon Duplaix, les Européens devraient penser les investissements maritimes de la Chine avec une perspective stratégique. Car la route maritime de la soie affecte déjà des domaines d’intérêts cruciaux pour l’Europe – du commerce maritime à la construction navale, sans oublier la présence désormais globale de de la marine chinoise. Il est donc temps que les réponses décousues, qui ont jusqu’ici caractérisé les politiques européennes, ne deviennent qu’un souvenir.

L’apparition d’une coopération quadrilatérale entre l’Australie, l’Inde, le Japon et les Etats-Unis ne constitue pas pour l’instant une alliance anti-chinoise mais vise clairement à contrebalancer les ambitions de Pékin. Dans ce contexte, il se peut qu’un jour l’Europe soit forcée d’abandonner son ambiguïté pour une position claire dans la compétition stratégique dans la zone indo-pacifique.

« Les Européens doivent comprendre à quel point la route maritime de la soie étendra l’influence de la Chine » écrit Mathieu Duchâtel. « L’Europe devrait tirer des enseignements des investissements considérables de la Chine dans les ports, le commerce maritime et la puissance navale. Pour préserver une expertise européenne dans les secteurs clé de l’économie bleue, les pays européens et l’UE devraient encourager l’innovation ». 

Ce rapport émet quatre recommandations clés. Ainsi, les Européens devraient :

  1. Ne pas considérer seulement les Routes maritimes de la soie comme une affaire géopolitique, mais comme un projet pour faire de la Chine un leader mondial dans « l’économie bleue » ;
  2. Mettre en place un système de contrôle des investissements pour toute l’UE ;
  3. Définir un périmètre clair pour l’engagement avec la marine chinoise ;
  4. Renforcer leur contribution au maintien d’un équilibre stratégique dans la région Indo-Pacifique, en confirmant leur vision d’un ordre maritime fondé sur des règles de droit.

Auteur(s) : Mathieu Duchâtel, Alexandre Sheldon Duplaix

Source(s) : CSFRS, ECFR

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